Les conséquences de ChatGPT pour la traduction : quelques réflexions

Les conséquences de ChatGPT pour la traduction : quelques réflexions

Les conséquences de ChatGPT pour la traduction : quelques réflexions

Barbara McClintock, MA, traductrice agréée et terminologue agréée

Enjeu

Nous savons que l’intelligence artificielle (IA) aura des conséquences importantes pour l’industrie de la traduction. ChatGPT peut faire des traductions à consonance humaine, et la technologie s’améliore constamment. Des milliards de dollars sont dépensés pour la recherche sur l’IA, notamment de l’argent qui provient de nos impôts. Pour le moment, cette technologie est « gratuite » et accessible à tous. Mais où ChatGPT obtient-il ses données ? Marcin Frackiewicz a écrit dans un billet de blogue intitulé [Traduction] « Comment ChatGPT révolutionne l’industrie de la traduction et de l’interprétation », publié le 14 juin 2023. Il y avance que ChatGPT est un [Traduction] « système de génération de texte formé sur des millions de conversations provenant des médias sociaux, des livres et d’autres sources ». En outre, il note que « Pour produire des traductions précises, ChatGPT se base sur un grand nombre d’exemples de textes traduits par l’homme. »1

Appel à l’action

Les membres de la Writers Guild of America et de la Screen Writers Guild sont en grève depuis le mois de mai dernier. Comme les traducteurs travaillent avec des écrivains, et que nous traduisons parfois des livres, des pièces de théâtre et des scénarios, cette grève nous concerne. Les auteurs se plaignent que les droits d’auteur ne sont pas respectés par les modèles d’intelligence artificielle qui utilisent des textes protégés par le droit d’auteur, sans autorisation ni compensation. Plus de 8 000 auteurs, dont la Canadienne Margaret Atwood,2 ont récemment signé une lettre adressée aux géants de la technologie pour signifier que leur travail est utilisé pour structuré l’IA, malgré la protection que devrait leur offrir le droit d’auteur. Ils demandent que tout travail généré par l’IA soit étiqueté comme tel; le public et le milieu universitaire doivent savoir ce qui est généré par l’IA. Les traducteurs devraient également exiger un étiquetage qui indiquerait, par exemple, « Ceci est généré par l’IA ». Il est temps que les langagiers et leurs associations prennent position sur la question et fassent entendre leur voix. La meilleure façon d’y parvenir est de passer par les associations professionnelles et les élus. Que pouvons-nous faire au juste? Envoyez des lettres et des courriels à toutes les associations auxquelles vous faites parties et aux députés et à aux autres élus. Il n’est pas trop tard.

Un peu d’espoir

Un article de Mihad Vlad, directeur général de Language Weaver, dans le blog RWS daté du 19 décembre 2022,3 donne espoir aux professionnels de la langue. Il souligne certains aspects négatifs majeurs de ChatGPT ayant un impact sur la traduction : la qualité et la confidentialité des données. M. Vlad déclare que ChatGPT (« Generative Pretrained Transformer») ne devrait pas être utilisé par des entreprises ni des organisations où la sécurité et la confidentialité des données sont importantes. [Traduction] « Il n’y a qu’un seul modèle ChatGPT appartenant à Open AI, partagé avec tous les clients. » Cela pourrait changer à l’avenir, bien sûr. Entre-temps, il suggère que le travail de post-édition des traducteurs « s’étendra à la validation linguistique, à l’adaptation culturelle, à l’ajustement du ton, à la vérification des faits et à l’élimination des préjugés ». Bien qu’il recommande l’utilisation de modèles de traduction automatique (TA), plutôt que d’IA, M. Vlad pense qu’il continuera d’y avoir un besoin de services linguistiques pour réviser, adapter et certifier les résultats de l’IA.

Note : Cet article ne reflète pas les opinions de l’ACJT. Ce n’était pas généré par l’IA! Veuillez envoyer vos commentaires à Juriscribe aux soins d’ACJT (info@ACJT.ca)